Tambour Ka et Gwoka
Le tambour Ka de la Guadeloupe est l’instrument principal d’un genre musical (instruments, voix et danse) appelé Gwo-Ka. Il se développe à l’époque de l’esclavage et trouve ses racines dans les chants et les danses de l’Afrique de l’Ouest. Créée par les captifs en fuite (appelés « nèg mawon »), cette musique était destinée à communiquer entre eux et à exprimer leur souffrance. Elle s’est ensuite répandue dans les plantations et après leurs rudes journées, le soir, les esclaves se rejoignaient, chantaient, dansaient autour de leurs habitations et battaient le rythme sur de gros tonneaux, les KA. Depuis 2014, cette culture musicale est inscrite à l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Jusqu’aux années 50, les personnes qui jouaient du tambour ou qui fréquentaient les soirées Léwòz dédiées au Gwo-Ka étaient méprisées ; on parlait alors de « musik a vié-nèg » (personnes peu fréquentables). Au fil du temps, le tambour Ka est devenu l’instrument phare de toutes sortes de rassemblements : du divertissement aux revendications sociales en passant par les veillées mortuaires. Grâce aux associations culturelles qui plébiscitent largement cette tradition, la pratique du Gwo-ka a été valorisée et s’est étendue à toutes les couches de la société jusqu’à en devenir un marqueur identitaire fort.
Les éléments du Gwo-ka sont :
- Le chant à réponse (le soliste chante la vie locale et les émotions, le travail aux champs de canne, la politique, ou la perte d’un être cher et le public ou les musiciens répondent au chant)
- Les sept rythmes joués par deux sortes de tambour Ka, « boula » (tambour grave jouant en continu le rythme de base) et « makè » (tambour soliste plus aigu), accompagnés par le chacha (une calebasse emplie de graines), le tibwa (un bout de bambou percuté), le syak (un bout de banbou strié et raclé avec une fine baguette)
- La danse qui est toujours réalisée en solo devant les percussions, en interaction avec le tambour soliste. À chaque rythme (voir ci-dessous) correspondent des caractéristiques chorégraphiques précises et des codes que le danseur respecte tout en laissant libre cours à son imagination gestuelle.
Les sept rythmes de base évocant chacun une émotion, une action sont :
- Léwòz : rythme de guerre à deux temps, souvent dansé par des hommes, le lien entre danseur et marqueur est très fort. Imitation de dispute ou coup porté, on retrouve aussi souvent le déséquilibre appelé le « bigidi » qui renvoie à l’ivresse des danseurs.
- Toumblak : rythme enjoué et festif, danse de l’amour qui génère des postures suggestives en danse. Joué rapidement il se nomme toumblak « chiré ».
- Kaladja : rythme joué souvent lent (peut être joué rapidement également) qui évoque la souffrance, la tristesse, la mort. Utilisé dans les veillées mortuaires.
- Graj : rythme lent à quatre temps rappelant le travail pénible aux champs et la souffrance qui en découlait, la danse imitant souvent les gestes de récolte.
- Woulé : sorte de valse pour charmer et singer le Blanc ; c’est aussi un rythme de travail comme le graj.



Jusqu’aux années 50, les personnes qui jouaient du tambour ou qui fréquentaient les soirées Léwòz dédiées au Gwo-Ka étaient méprisées ; on parlait alors de « musik a vié-nèg » (personnes peu fréquentables). Au fil du temps, le tambour Ka est devenu l’instrument phare de toutes sortes de rassemblements : du divertissement aux revendications sociales en passant par les veillées mortuaires. Grâce aux associations culturelles qui plébiscitent largement cette tradition, la pratique du Gwo-ka a été valorisée et s’est étendue à toutes les couches de la société jusqu’à en devenir un marqueur identitaire fort.
Les éléments du Gwo-ka sont :
- Le chant à réponse (le soliste chante la vie locale et les émotions, le travail aux champs de canne, la politique, ou la perte d’un être cher et le public ou les musiciens répondent au chant)
- Les sept rythmes joués par deux sortes de tambour Ka, « boula » (tambour grave jouant en continu le rythme de base) et « makè » (tambour soliste plus aigu), accompagnés par le chacha et le tibwa.
- La danse qui est toujours réalisée en solo devant les percussions, en interaction avec le tambour soliste.
Les sept rythmes de base évocant chacun une émotion, une action sont :
- Léwòz : rythme de guerre à deux temps, souvent dansé par des hommes, le lien entre danseur et marqueur est très fort. Imitation de dispute ou coup porté, on retrouve aussi souvent le déséquilibre appelé le « bigidi » qui renvoie à l’ivresse des danseurs.
- Toumblak : rythme enjoué et festif, danse de l’amour qui génère des postures suggestives en danse. Joué rapidement il se nomme toumblak « chiré ».
- Kaladja : rythme joué souvent lent (peut être joué rapidement également) qui évoque la souffrance, la tristesse, la mort. Utilisé dans les veillées mortuaires.
- Graj : rythme lent à quatre temps rappelant le travail pénible aux champs et la souffrance qui en découlait, la danse imitant souvent les gestes de récolte.
- Woulé : sorte de valse pour charmer et singer le Blanc ; c’est aussi un rythme de travail comme le graj.
- Menndé : rythme enjoué, rapide, utilisé aussi pour le carnaval. Rythme de fête et de désinvolture.
- Padjanbèl : rythme de travail qui relie la terre et le ciel, symbole à la fois de la dureté du travail au sol et de l’élégance flottante dans l’air. Il symbolise aussi la joie et la liberté.
La pratique du Gwo-ka est le lieu de valorisation des talents et de la créativité du chanteur, du danseur et du tambouyé. On appréciera chez le chanteur l’art de communiquer de l’émotion et de l’éloquence ; chez le danseur, la créativité et la qualité du dialogue avec le tambour soliste ; chez ce dernier, l’art de mettre en valeur les pas du danseur et de démontrer de la créativité.
De nos jours, le Gwo-ka se déclinent en des formes modernes et métissées avec d’autres styles de musique. Tout en gardant sa valeur esthétique, le Gwo-ka véhicule des valeurs éthiques, de résistance, de respect, de convivialité, du vivre ensemble. C’est pour beaucoup, l’âme du Guadeloupéen qui se révèle dans le Gwo-ka.
(Source : UNESCO et LAMECA)